Une reprise de la consommation espérée après une campagne difficile
La filière biologique des grandes cultures a été durement touchée par la crise économique de ces dernières années. En 2023-2024, la demande en produits bio a fortement chuté, entraînant de nombreux déclassements vers le conventionnel. Cette situation a entraîné un véritable ralentissement du marché, avec des conséquences importantes pour les acteurs de la filière.
Les prévisions optimistes de la FNAB et de La Coopération agricole
Malgré la dure réalité de la dernière campagne, les principaux acteurs de la filière gardent espoir en l’avenir. Selon Marianne Sanlaville, responsable de la structuration des filières bio à La Coopération agricole, la situation devrait s’améliorer sur la campagne à venir : “Aux dires des distributeurs spécialisés, la consommation de produits bio semble repartir”. François Marchand, secrétaire Grandes cultures à la Fnab, renchérit en affirmant qu’un rebond de la croissance alimentaire en bio est à prévoir dès 2024-2025.
Les raisons d’espérer pour le secteur des grandes cultures biologiques
Selon les prévisions optimistes de la FNAB et de La Coopération agricole, la demande en produits bio devrait fortement augmenter dans les prochaines années. Mais quels sont les facteurs qui pourraient conduire à ce rebond de la consommation ?
Tout d’abord, il faut noter la prise de conscience croissante des consommateurs en faveur d’une alimentation plus saine et respectueuse de l’environnement. Le secteur bio a connu une croissance régulière ces dernières années, et cette tendance devrait se confirmer dans les années à venir. De plus en plus de personnes sont prêtes à payer plus cher pour des produits bio, et cette demande ne devrait faire que s’accroître dans les années à venir.
Un autre élément à prendre en compte est l’innovation et le développement de nouvelles technologies dans le secteur de l’agriculture biologique. Les avancées en matière de technologie et de recherche permettent aujourd’hui aux producteurs bio d’être plus efficaces et de répondre à une demande croissante en produits bio. Cette capacité à produire plus devrait permettre de répondre à la hausse prévue de la demande en bio.
Enfin, la communication et la promotion de la filière biologique jouent un rôle crucial dans la croissance du secteur. Selon certains experts, le ralentissement de la demande en produits bio ces dernières années serait également lié à un manque de communication de la part de la filière. En effet, il est essentiel de sensibiliser les consommateurs à l’importance de l’agriculture biologique et à ses nombreux bienfaits pour l’environnement et la santé.
Des perspectives différentes selon les filières animales
Si les prévisions sont globalement positives pour les grandes cultures biologiques, la situation est plus contrastée du côté de l’alimentation animale. Marianne Sanlaville indique que la demande devrait être stable à légèrement baissière dans les prochaines années. Cependant, il est important de noter que cette baisse de la demande est moindre que celle observée lors de la dernière campagne.
Une demande en baisse, mais des signes d’équilibre dans certains secteurs
Selon les prévisions, le secteur de l’alimentation animale devrait connaître une baisse de la demande en céréales bio pour l’alimentation des animaux. Cependant, cette tendance à la baisse devrait être limitée grâce à l’équilibre retrouvé dans certains secteurs, comme celui de la volaille et du porc. De plus, la demande devrait rester stable en ce qui concerne la meunerie.
Une évolution liée au contexte économique et réglementaire
Si la demande en céréales bio pour l’alimentation animale est en baisse, cela peut s’expliquer en partie par les contraintes économiques et réglementaires. En effet, face à la crise économique, de nombreux éleveurs ont été contraints de se tourner vers le conventionnel. De plus, les réglementations strictes encadrant la production bio peuvent être un frein pour certains éleveurs, les poussant à se tourner vers le conventionnel.
La communication, un enjeu primordial pour le maintien de la demande en bio
Au-delà des contraintes économiques et réglementaires, il est essentiel de souligner l’importance de la communication dans le maintien de la demande en produits bio. En effet, l’innovation et la recherche ne sont pas suffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’une communication efficace auprès des consommateurs.
Sensibiliser les consommateurs aux bienfaits de l’agriculture biologique
Le principal défi pour la filière des grandes cultures biologiques est de continuer à sensibiliser les consommateurs aux nombreux bienfaits de l’agriculture biologique. Outre la qualité supérieure des produits, l’agriculture biologique permet également de préserver l’environnement en réduisant l’utilisation de pesticides et en favorisant des pratiques agricoles plus respectueuses de la biodiversité.
Pour relever ce défi, il est essentiel que tous les acteurs de la filière, des producteurs aux distributeurs en passant par les associations et les collectivités, travaillent main dans la main pour promouvoir le secteur bio. Des campagnes de communication et des événements pourraient également être organisés dans les années à venir pour sensibiliser davantage le grand public à l’agriculture biologique.
En conclusion
Malgré une campagne difficile en 2023-2024, les perspectives pour le secteur des grandes cultures biologiques sont plutôt positives pour 2024-2025. Si la demande en céréales bio pour l’alimentation animale continue de baisser, les prévisions indiquent un rebond de la consommation en produits bio dans les années à venir. Cependant, pour que cette croissance se concrétise, il est essentiel de poursuivre les efforts de communication et de sensibilisation auprès des consommateurs, afin de promouvoir une agriculture plus respectueuse de l’environnement et de la santé.