Une initiative écologique et citoyenne
Lorsqu’elle a été élue en tant que conseillère municipale Génération Écologie à Faches-Thumesnil en 2020, Laetitia Thomas avait une vision claire pour améliorer la qualité de la restauration scolaire dans sa commune de 18 000 habitants : proposer des repas bio, locaux et de saison à nos enfants. Dans une époque où l’agriculture intensive et le gaspillage alimentaire sont de plus en plus préoccupants, cette initiative est non seulement bénéfique pour la santé de nos enfants, mais aussi pour l’environnement. Dans cette entrevue, Laetitia Thomas nous raconte comment elle a mené à bien ce projet et quelles ont été les réactions de la communauté.
Agir pour une alimentation saine et responsable
Avant l’arrivée de Laetitia Thomas à la municipalité, la qualité de la restauration scolaire laissait à désirer dans sa commune. Consciente de l’impact de l’alimentation sur la santé de nos enfants, Laetitia a fait de ce sujet une priorité et a travaillé pour trouver une solution durable et éthique. Contrairement aux orientations productivistes du projet de loi agricole en discussion à l’Assemblée nationale, elle a montré qu’il est possible d’agir pour une alimentation saine, bio et accessible à tous. Avec l’aide de son équipe, des services municipaux et de l’association A pro bio, elle a lancé un appel d’offres pour trouver un prestataire répondant à ses exigences.
Un prestataire local et responsable
La bonne nouvelle est tombée lorsque le prestataire sélectionné s’est avéré être un acteur local, installé dans les anciens locaux de la cuisine centrale de Faches-Thumesnil. Celui-ci a répondu entièrement à la demande de Laetitia et son équipe en proposant une alimentation composée à 50% de produits bio, 100% locaux et de saison, ainsi que des repas végétariens deux fois par semaine. Mais ce n’est pas tout : le prestataire s’engage également à privilégier les circuits courts et à réduire le gaspillage alimentaire en proposant des plats faits maison.
Un coût assumé par la commune
Bien que le coût des repas ait augmenté de 20%, Laetitia et son équipe ont décidé de prendre en charge cette différence budgétaire pour ne pas impacter les familles. Cette décision représente un budget supplémentaire d’environ 100 000€ par an pour la commune, mais cela en vaut la peine pour offrir un repas de qualité à nos enfants. Le choix de donner plus de poids à la partie technique qu’à la partie financière lors de l’appel d’offres témoigne de la volonté de Laetitia de privilégier la qualité de l’alimentation plutôt que son coût.
Des réactions positives de la communauté
Avant la mise en place de cette nouvelle restauration scolaire, Laetitia a organisé des réunions avec les parents d’élèves pour recueillir leurs avis et leurs préoccupations. Cette participation citoyenne a été cruciale dans la démarche de l’équipe municipale, élue avec une liste éco-citoyenne. Les réactions des parents ont été majoritairement positives, en particulier concernant la mise en place de repas végétariens, perçus comme un enjeu d’adaptation face au changement climatique. Le fait que les plats soient également goûteux a été un élément clé pour convaincre les familles.
Vers une prise de conscience collective
En plus d’une réception positive de la part des parents, cette nouvelle restauration scolaire a eu d’autres conséquences positives sur la communauté. Les agentes et agents ont été impliqués dans cette transition et ont été formés pour s’adapter aux nouveaux processus, comme l’utilisation de bacs en inox pour réduire les déchets. Ce changement de qualité a également donné une nouvelle valeur à leur travail. Il est également important de souligner que cette initiative a une portée éducative, car elle sensibilise les enfants à l’importance de l’alimentation saine et responsable, ainsi qu’à l’impact écologique de nos choix alimentaires.
Conclusion
L’exemple de Faches-Thumesnil montre qu’il est possible d’agir de manière responsable pour une alimentation de qualité. Laetitia Thomas et son équipe ont prouvé que le bio, le local et le fait maison sont accessibles, même pour les collectivités. Cette initiative est une véritable avancée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire et le modèle de production à grande échelle, en privilégiant des pratiques plus respectueuses de notre planète et de notre santé. Espérons que d’autres communes suivront cet exemple inspirant et continueront à promouvoir une alimentation responsable pour les générations futures.