Origines du label Eco-score et son objectif
Après trois ans d’expérimentation, le label Eco-score, qui évalue l’impact environnemental des produits alimentaires destinés à être consommés en France, est sur le point de disparaître. L’ONG de défense du bio en Europe (IFOAM) est parvenue à convaincre la France de mettre fin à ce label qu’elle juge « trompeur » pour les consommateurs et enfreignant le règlement européen sur le bio. Cette décision a été prise après un accord conclu entre l’IFOAM et l’ADEME, l’organisme public français pour la transition écologique, à l’initiative du label. La plateforme d’information alimentaire YUKA et ses partenaires, utilisateurs du label, étaient également impliqués dans la négociation.
L’Eco-score, inspiré par le Nutri-score, a pour objectif de fournir aux consommateurs des informations sur l’impact écologique des produits alimentaires qu’ils achètent. Il utilise des indicateurs écologiques tels que les émissions de gaz à effet de serre, la perte de biodiversité et la toxicité humaine pour classer les aliments selon cinq catégories allant de A à E en fonction de leur empreinte environnementale.
Adoption et utilisation du label en France et dans l’UE
Depuis sa mise en place en 2018, le label Eco-score a connu un certain succès en France avec 400 000 produits et 100 000 recettes et plats cuisinés affichant un Eco-score à la fin de l’année 2022. Plusieurs acteurs de l’industrie alimentaire français, tels que des applications mobiles et des sites web ainsi que des distributeurs majeurs tels que Carrefour, Lidl et Intermarché, se sont associés au projet.
Le label a également commencé à se propager dans d’autres pays de l’UE, avec des entreprises comme le groupe de supermarchés Colruyt en Belgique l’adoptant dès 2021. Des pétitions citoyennes ont également sollicité la mise en place du label à l’échelle européenne, appuyant ainsi la stratégie « de la ferme à la table » de l’UE qui prévoit la création d’un « cadre d’étiquetage durable » couvrant les aspects nutritionnels, climatiques, environnementaux et sociaux des produits alimentaires.
Motifs pour la fin de l’Eco-score : une tromperie pour les consommateurs et une non-conformité avec le règlement européen sur le bio
Malgré son adoption croissante, nombre de critiques ont été adressées au label Eco-score. L’IFOAM, qui a obtenu la fin du label, le juge trompeur pour les consommateurs. Ils affirment que cela peut conduire à une confusion avec les produits biologiques, que de nombreux consommateurs perçoivent comme étant plus sains et plus écologiques.
En plus de cela, l’Eco-score enfreint le règlement européen sur le bio, qui stipule que seuls les produits certifiés biologiques peuvent utiliser des mentions telles que « écologique ». Selon l’IFOAM, l’utilisation du terme « Eco-score » sur des produits non biologiques est donc trompeuse et en contradiction avec la législation européenne.
Implications de la fin de l’Eco-score : une perte d’informations pour les consommateurs et un besoin de mesures alternatives
La fin du label Eco-score sur les produits alimentaires dans l’UE aura plusieurs conséquences, tant pour les consommateurs que pour l’industrie alimentaire. Tout d’abord, cela signifie une perte d’informations importantes pour les consommateurs qui cherchent à consommer de manière plus responsable et écologique. L’Eco-score fournissait une indication claire de l’impact environnemental des produits alimentaires, permettant aux consommateurs de prendre des décisions informées lors de leurs achats.
Deuxièmement, cela souligne également un besoin de mesures alternatives pour évaluer et informer les consommateurs sur l’empreinte environnementale des produits alimentaires. Alors que l’Eco-score a été critiqué pour sa simplicité et son manque de prise en compte de certains aspects environnementaux, il a tout de même réussi à sensibiliser le grand public à des problématiques importantes telles que les émissions de gaz à effet de serre et la perte de biodiversité.
Alternatives possibles : un système d’étiquetage environnemental plus complet et transparent
Pour remplacer l’Eco-score, des alternatives sont en cours de réflexion par les autorités publiques et les acteurs de l’industrie alimentaire. Le principal objectif est de créer un système d’étiquetage plus complet et plus transparent, couvrant non seulement l’impact écologique des produits, mais également d’autres aspects tels que la durabilité sociale et économique.
Des initiatives telles que le Label Rouge en France et l’EU Ecolabel à l’échelle de l’UE peuvent être utilisées comme des modèles pour un système d’étiquetage environnemental plus complet. Cependant, il est important de veiller à ce que ces labels soient basés sur des données scientifiques solides et soient compréhensibles pour les consommateurs afin de ne pas répéter les erreurs de l’Eco-score.
Autres moyens de promouvoir une alimentation plus durable
En plus d’un système d’étiquetage plus complet, il existe d’autres moyens de promouvoir une alimentation plus durable. Premièrement, les gouvernements peuvent encourager les pratiques agricoles durables en offrant des incitations fiscales et en réglementant l’utilisation de pesticides et d’autres produits chimiques nocifs.
Deuxièmement, les entreprises de l’industrie alimentaire peuvent s’engager à utiliser des emballages plus durables et à réduire leur empreinte carbone en favorisant les sources d’énergie renouvelable. Les consommateurs peuvent également jouer un rôle en étant plus conscients de leur consommation et en privilégiant les produits locaux et de saison.
Conclusion
En conclusion, la fin du label Eco-score sur les produits alimentaires dans l’UE soulève plusieurs questions quant à la manière dont les consommateurs peuvent être informés sur l’impact environnemental de leur alimentation. Alors que l’Eco-score peut avoir des limites, il a tout de même permis une prise de conscience importante sur les enjeux écologiques liés à notre alimentation. Il est donc crucial de trouver des alternatives fiables et transparentes pour aider les consommateurs à faire des choix plus durables en matière d’alimentation. Cela peut se faire grâce à un système d’étiquetage environnemental plus complet, mais aussi en promouvant des pratiques agricoles durables et en encourageant la consommation locale et de saison.